BIEN SUR LES CHOSES TOURNENT MAL
BIEN SÛR, LES CHOSES TOURNENT MAL est la première pièce d’un dyptique qui s’intéresse aux différentes transformations qui agissent sur notre présent. La deuxième pièce s’appellera SOMETHING IS WRONG et donne son nom à l’ensemble.
«J’espère que je me trompe, mais toutes les données scientifiques indiquent que j’ai raison. Je pense que nous sommes foutus. » Stephen Emmott, Dix milliards «Écriture directe enfin pour le dévidement des formes, le désencombrement des images dont la place publique-cerveau est en ce temps particulièrement encombrée.» Henri Michaux, Mouvements Les groupes, les institutions, les artefacts, les interactions, les habitudes, les règles, les tendances, les structures, les systèmes, etc. sont tous emportés dans des processus de transformations qui font parfois débat. Faut-il s’en méfier ou cela relance-t-il le jeu, l’horizon des possibles ? Demain est-il déjà quelque part ? Où se trouve-t-il alors ? Où sommes-nous ? Où en sommes-nous ? Sur quelles fictions vivons-nous ? Demain est déjà maintenant et nous ne sommes déjà pas certains de notre maintenant. Alors en quels termes allons-nous parler de l’avenir qui nous attend ? Peut-être en rassemblant quelques affaires : des récits, des idées sensibles, des nouvelles façons d’agencer des matières, des nouvelles images, de la joie, de la colère, de la mémoire, des déplace- ments qui provoquent le jeu collectif sans demander à une théorie des principes à suivre. Quel(s) rapport(s) existe-t-il entre un essai de prospective qui prédit l’effondrement de la civilisation occidentale en 2090 et le monde tel qu’il court aujourd’hui ? Aucun. Si ce n’est de s’amuser à se laisser surprendre, se laisser affecter par l’enchevêtrement dense des mondes multiples et des différentes temporalités qui nous entourent. Se laisser plonger dans les différentes matières du temps, voir leur conjugaison, bousculer la linéarité temporelle, troubler la ligne du temps. Cette pièce réfléchira le sens entre les figures humaines, les choses, les machines, et leurs réseaux de relations. Elle repeuplera nos imaginations avec de nouvelles configurations, avec de nouvelles mises en rapport. L’humain n’est pas le seul responsable de ce qui l’anime. Cette pièce va se réapproprier la culture des rapports qui peuvent élever ou abaisser la «valeur de la réalité» et favoriser un rapport inédit à l’environnement et au contexte en déplaçant littéralement le sens de gravité de ce que l’on voit, en défiant les catégories et les classifications. L’exploration sera attentive à bousculer la prééminence du langage normalisé qui fait barrage à l’accès à d’autres réalités. Le projet est conçu comme une «prise de terre» qui capte les différentes ondes qui nous entourent. Sons, images, flux... Nous produirons des déplacements, renversements et détournements sur ces vecteurs. Il n’y a pas de langue en soi mais des interférences, des arrangements qui déplacent les frontières que nous supposons nettes en des zones limitrophes ou de transitions où s’inventent des réalités plus mouvantes. BIEN SÛR, LES CHOSES TOURNENT MAL regarde la place démesurée que le capitalisme est venu prendre dans nos vies. Dans ce monde tout ce qui est profitable doit avoir lieu. Règle d’une clarté expéditive. Contre cette forme capitaliste qui contamine nos subjectivités et nous impose codes, catégorisations, classements et programmes. Contre ce quadrillage systématique et contre les pouvoirs et leur miniaturisation. Notre recherche proposera non pas un territoire à explorer mais une mise en désordre à opérer. Le chaos agit comme une entaille, une fissure qui ruine nos constructions ordonnées. Les organisations mondiales s’alarment des dérives climatiques, thématique qui borde le spectacle et qui par une équipe transversale, venue du Mexique, du Mozambique, de Singapour et de l’Europe crée un corps unique non idéologique pour aborder un langage poétique, transformationnel, inédit. Entre engagement et dégagement, entre matière et esprit, entre fiction et document, amorcer une poétique sensorielle et transformationnelle qui brise nos carapaces. Une dispersion qui garde une tension commune et regarde l’inconsolidation des mondes. Cette création suit les paysages transformés de nos vies et de nos villes, les mots tels qu’ils viennent et ceux posés dans des livres, les plans, les graphes, les mémoires informatiques et le sujet neuroéconomique, les rêves, les significations du monde ici ou ailleurs et le sens de nos désirs. BIEN SÛR, LES CHOSES TOURNENT MAL écoute les échos et les envois qui créent entre nos corps, les aspérités des matières et du monde. Des éléments qui vont travailler le plateau. Il sera possible alors de faire attention au monde déployé autour de ce point d’accroche qu’est le corps. Un autre arrangement pour relier nos gestes à notre contemporanéité et plonger dans l’interprétation réfléchie de nos expériences esthétiques. Cette petite liste évoque un corps collectif non idéologique, des chemins de matérialité, d’ombres, de forces et d’inclinaisons, de matériaux mixtes qui tournent le dos et défont les présupposés implicites de savoir qui troublent nos horizons. 1. Le plateau pose un rapport inédit 2. Nous n’avons aucun compte à rendre 3. Faire la vidange de tous les contenus 3. Comment dé-exister, comment nous déprendre de nos identités 4. Tracer d’autres assemblages, des matières d’expression, des composants de passage 5. Cartographier des pistes qui travaillent les corps, les métabolismes souterrains, la perception 6. du monde, des adresses d’inter-subjectivation et un certain pressentiment de l’avenir 7. Écrire avec des modes perceptifs, somatiques, affectifs, imaginaires qui bougent nos consciences 8. Qu’est-ce qu’avoir ? Qu’est-ce que ne pas avoir ? 9. Le spectre de l’impulsion est infini 10. Derrière une unicité apparente, une multiplicité réelle 11. Ne pas désirer un sens qui remplisse, qui bouche, qui ravit les interstices 12. Comment nous nous plaçons nous-même, en dehors de nous-même 13. Au bord du monde conscient de son évaporation 14. Hausser le ton, hausser le son 15. Tous les danseurs sont musiciens 16. Suivre les différentes matières du temps 17. Occuper ce qui nous occupe 18. La visibilité du geste le hante d’une certaine opacité 19. La nuance est toujours à situer dans ce qui nous échappe DISTRIBUTION Chorégraphie Frank Micheletti Danseurs Gabriela Ceceña, Idio Chichava, Sara Tan, Esse Vanderbruggen Musique composée, jouée et mixée en live par Frank Micheletti, Benoît Bottex, Sheik Anorak et Jean-Loup Faurat Création lumière Ivan Mathis Régie son Laurent Saussol PRODUCTION Kubilai Khan investigations COPRODUCTIONS Théâtre des Salins, Scène nationale de Martigues CDC Atelier de Paris-Carolyn Carlson Centre chorégraphique national de Tours / direction Thomas Lebrun (dans le cadre de l’accueil studio) Le Pôle arts de la scène - Friche belle de Mai Théâtre Liberté de Toulon POLE-SUD, Centre de Développement Chorégraphique, Strasbourg ACCUEIL STUDIO / RÉSIDENCE RÉPÉTITION CNCDC Châteauvallon Centre Chorégraphique National de Tours CDM Martigues CDC Atelier de Paris-Carolyn Carlson |
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