no.W.here
no.W.here - teaser from Kubilai Khan on Vimeo. « Je ne vois en principe aucune différence entre un serrement de main et un poème ». Paul Celan « Rendre à notre sol silencieux et naïvement immobile, ses ruptures, son instabilité, ses failles ». Michel Foucault, les mots et les choses no.W.here dessine une étrange courbure des plans de représentations, ce duo observe et sonde le peu de place du corps hors de ses conventions, il suggère des manières d’être et de se penser qui ne reproduisent pas un rapport à la puissance des normes, une perpétuation des codes. Serait-il possible que des gestes d’écart échappent à la force des catégories ? no.W.here regarde le style d’apparition d’une image particulière celle qui propose un possible décalage, qui indique une déviation, une dissidence pour se défaire des forces du contrôle social. Une géographie partielle de nos identités plus ouvertes. Face à face de deux corps qui sonde l’inconsolidation des mondes, leur évaporation, leur mise en doute, no.W.here propose une spatialité révisée, intersection entre réel et imaginaire, entre espace et langage comme un franchissement des logiques plus binaires; ouvrant des voies capables de libérer des potentialités, des mises à l’écart, pour défaire le cadre, défaire la carte. Le corps n’est pas propriété mais relation, l’identité n’est pas essence mais relation et la subjectivité se décline au pluriel et s’avoue en mouvement. « Nous sommes le voyage » Voyage qui se soucie de l’ensemble du paysage. La pièce développera une « matériologie », une attention particulière à élaborer l’ensemble des places et formes animées et inanimées qui habiteront le plateau (scénographie des objets, de la musique en direct et des lumières) dans l’ajustement aux espaces émotionnels et physiques des danseuses. Elles-mêmes, corps conducteur, singulier et collectif, dans une manière de « fluer », de traverser de hautes capacités d’expériences dans les différents usages de leurs corps. Comment se tenir sur le bord ? Qu’induit ce bord ou cette limite ? Un sens présent de chaque moment, l’exposition a sa propre infinité, self-possession, self-réflexion, rechercher le lien entre des ordres de réalités différentes. no.W.here dessine une beauté entêtante comme un rêve brûlant. DISTRIBUTION Chorégraphie et conception Frank Micheletti Danseuses Viktoria Andersson, Sara Tan Plasticien Jean-Loup Faurat Musique en direct Frank Micheletti – Jean-Loup Faurat Création lumières Ivan Mathis PRODUCTION Kubilai Khan investigations COPRODUCTION Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis Théâtre du Beauvaisis, Beauvais Le Liberté, Scène Nationale, Toulon Le Département de la Seine-Saint-Denis a soutenu la création de cette œuvre Ce spectacle bénéficie du parcours d'accompagnement ARCADI en 2016, 2017 et 2018. ACCUEIL STUDIO Théâtre Le Colombier / Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint Denis CNCDC Châteauvallon, Scène Nationale, Ollioules – Le Liberté, Scène Nationale, Toulon POLE-SUD, Centre de Développement Chorégraphique, Strasbourg no.W.here // PRESSE création 23-24 & 25 mai 2016 dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, Article de Thomas Hahn sur Danser Canal Historique « Il est rare que la danse contemporaine prenne, avec une telle évidence, le parti d’une expérience partagée entre les interprètes et le public. Sans être un spectacle participatif, no.W.here dégage une charge d’empathie hors du commun. Le titre fait allusion à la possibilité de décomposer le mot anglais de nowhere, à la fois en no/where, et en now/here (ici et maintenant). En choisissant l’hybride de no.W.here, Franck Micheletti ouvre les portes d’un entre-deux émotionnel et physique. Sur un univers musical sensuel et envoûtant, créé sur le plateau par Micheletti (électronique) et Jean-Loup Faurat (guitare électrique), les danseuses Victoria Andersson et Sara Tan guident le spectateur vers le lâcher-prise et l’oubli de soi, dans un état juste avant l’entrée en transe. Progressivement, les corps s’entrechoquent, épaule contre épaule, dos contre dos. Sons, lumières et énergies lancent Tan et Andersson dans un processus de transformation qui aborde l’attirance érotique avec énormément de délicatesse. Elles s’entrelacent, murmurent et semblent entrer en fusion. Porté vers un ailleurs incertain, le duo féminin paraît de plus en plus irréel, autant par son vocabulaire chorégraphique que grâce aux lumières. Sobres et discrètes, les projections signées Ivan Mathis contribuent à cette ambiance hallucinatoire où tout passe par l’écoute intérieure des deux danseuses, par la tendresse et la complicité. S’approchant d’une véritable expérience kinesthésique, no.W.here n’est pas la première pièce de Kubilaï Khan Investigations qui mise sur une charge énergétique résultant d’une fusion entre danse et musique rock jouée live. Mais Micheletti emprunte ici une voie nettement plus intériorisée, moins exubérante, qui brille par sa subtilité. » Article de Gérard Mayen sur Mouvement Lecture avec Micheletti « Frank Micheletti suivait, ce soir-là, avec la création de no.W.here, duo pour deux interprètes féminines, qu'il ne faut surtout pas omettre de nommer – Viktoria Anderssin et Sara Tan – tant ces danseuses élèvent très haut la notion d'interprétation comme signature de son propre geste. De taille et de morphologie très proches, ces deux jeunes femmes font pourtant montre de deux tempéraments corporels totalement distincts. De quoi magnifier à nouveau ce que peut la danse, tant leur duo appelle un captivant exercice de lecture, par contrastes ou par conjonctions entre elles, de ce qui fait la singularité de l'écriture corporelle, la personnalité incorporée de chacune. Sara Tan, originaire de Singapour, a des ports de membres follement élégants, en rondeurs et en boucles, qui s'échappent sur des lignes centripètes. De belles ruptures franches incisent des accents contemporains dans ce miracle de grâce. Viktoria Anderssin est plus électrique, directe, toute en élancements centrifuges et impulsions hachées. no.W.here sera l'histoire de cette rencontre sur un plateau. Laquelle fonctionne à la façon d'aimants, qui s'attirent ou au contraire se repoussent l'un l'autre, selon la façon dont ils se présentent. Un dialogue physique abrupt, distancé, pugnace et intègre se noue entre ces deux femmes, qui jamais ne lasse, donnant une texture très dense à l'espace entre. C'est un peu comme si celui-ci était habité par la tierce présence du chorégraphe médiateur (sans oublier l'excellent guitariste Jean-Loup Faurat). » |
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